Penne-d'Agenais - Pujols

D’une cité à l’autre, cet itinéraire est toujours plus ou moins parallèle à la vallée du Lot, mais préfère naviguer sur les crêtes et les forêts de chênes. L’ambiance de la marche ne change guère et c’est tant mieux car elle est toujours très agréable. Cette étape se termine comme elle a commencé. Comme Penne-d’Agenais, Pujols, la cité perchée au-dessus de Villeneuve-sur-Lot, est aussi classée comme l’un des « plus beaux villages de France ». Autrefois, les pèlerins cherchaient la sécurité au cœur des fortifications et celles de Pujols avaient fière allure à la fin du xiiie siècle. Pour avoir une idée de la citadelle d’antan, allez découvrir la maquette qui se trouve au bureau du tourisme, puis partez à la découverte des rues aux maisons à colombages de la place de la Halle, du vieux puits et de l’église Saint-Nicolas. Profitez au maximum de cette étape courte qui tombe à pic avant la plus importante annoncée pour demain.

LA PETITE CITADELLE DE PUJOLS

De la muraille qui ceintura Pujols, il reste une tour ronde seigneuriale et deux portes, l'une à l'ouest, fortifiée, et l'autre en ogive par laquelle nous entrons dans le clocher-tour de l'église. Celle-ci, Saint-Nicolas (xvie flamboyante), est à nef unique à quatre travées voûtées en étoile, chœur ajouré de cinq fenêtres, chevet pentagonal. Sauf les dalles sculptées d'un ancien mausolée, le mobilier est Renaissance ; bénitier sur pied armorié, statues, reliquaires. Les chapelles latérales du transept ont des tribunes avec cheminées, apanage du seigneur.

Antérieure d'un siècle, Sainte-Foy la Jeune, prieuré dépendant de Conques, se dresse sur la falaise méridionale. Sur ses murs, des fresques évoquent scènes bibliques et vies de saints dont le martyre de Sainte-Foy d'Agen.

 

À VILLENEUVE-SUR-LOT, TROIS VITRAUX DE SAINT-JACQUES

À 2 km de Pujols, Villeneuve-sur-Lot, fondée en 1264 par Alphonse de Poitiers (voir Tournon-d'Agenais), mérite bien ce qualificatif accolé en 1874 : ses deux moitiés sont à cheval sur le fleuve, reliées par un pont Neuf et un pont Vieux. Celui-ci, quoique reconstruit depuis sans ses tours, remonte à 1285. Les boulevards reflètent une enceinte polygonale disparue dont subsistent les deux ports (de Pujols au sud et de Paris au nord).

La prodigieuse église Sainte-Catherine, néoromano-byzantine, ne date que de 1900, mais ses bâtisseurs y ont incorporé vingt-trois vitraux Renaissance, récupérés dans l'ancienne église gothique en ruine. Ils évoquent des scènes évangéliques et des vies de saints, tel saint Éloi, patron des orfèvres, et sainte Foy d'Agen. Trois représentent saint Jacques avec des donateurs et un pèlerin. Bernard Palissy a peut-être participé à leur création : né en 1510 à Saint-Avit (47), il fut en apprentissage chez un maître verrier villeneuvois.

 

LE PAYS DU PRUNEAU D'AGEN

Ne quittons pas la vallée du Lot et ses vergers sans une pensée pour le pruneau d'Agen dont la région de Villeneuve est grosse productrice. La prune d'Ente, ramenée, dit-on, des Croisades, ovale et violette, est récoltée en juillet, très mûre, quand le suc est prêt à éclater, puis cuite au four.

Fruit sec apprécié du randonneur, le pruneau se consomme aussi en purée, en confiture, confit à l'armagnac, fourré de pâte d'amandes ou bien en garniture de l'oie farcie ou du lapin aux pruneaux.