Pujols - Agen

C'est une longue étape de Pujols à Agen, mais un nouvel hébergement à Foulayronnes permet de la raccourcir de 5,5 km. Du coup, on quitte la vallée du Lot pour atteindre celle de la Garonne. L'étape est certes longue, mais jamais ennuyeuse à travers un jeu de vallées et de collines rythmé par les différentes découvertes. Ici le hameau de Sainte-Colombe-de-Villeneuve, là une église en pleine nature comme à Sembas, ou celle de Caissac en ruine au milieu d'un bosquet. Ailleurs un pigeonnier ou encore un château, un moulin à vent et de belles fermes. La terre est riche et le climat favorable, les prairies et les champs côtoient les vergers. Le soir vous dormirez peut-être à Agen, capitale du Lot-et-Garonne et ville la plus importante sur cette variante du chemin de Compostelle. Connue pour son pruneau, elle recèle bien des trésors à visiter comme la cathédrale Saint-Caprais, mais que restera-t-il de vos forces et de vos envies après 35 km ?

 

CHEMIN FAISANT, PAR GROTTES ET VIEILLES PIERRES

Au bas de Sainte-Colombe-de-Villeneuve, le lac des Banierrettes est bordé d’un arboretum. Le chemin passe devant les grottes de Lastournelles, aux sept salles ornées de concrétions (ouvertes tous les jours en saison et le week-end hors saison). À Sembas, église romane, baies du XVe. À Marsac, ancien prieuré bénédictin Saint-Jacques (XIIe). Hors chemin, à 1 km de la D13, Laugnac conserve les restes du château seigneurial et une église flanquée d’une tour carrée. L’église de Doulougnac est partiellement du XIe. La colline de l’Ermitage que l’on contourne à l’entrée d’Agen est le site de l’antique Aginnum. On y voit les grottes où vécurent les premiers chrétiens.

 

VINGT-DEUX SIÈCLES D’HISTOIRE D’AGEN

Deux siècles avant J-C., l’oppidum d’Aginnum était la place forte des Nitiobriges celtes, face à une Aquitaine méridionale proto-basque. Ce ne sont pas les Agenais mais les Sotiates (de Sos) que Crassius eut à vaincre en 56 avant J-C. La pax romana apporta à Agen une prospérité dont témoignent statues et mosaïques. Les martyres de Saint-Caprais et de Sainte-Foy (décapités au iie siècle) annoncent la christianisation. Après les barbares, la guerre de Cent Ans y sévit mais sa position de cité frontalière changeant souvent de maîtres aida à son émancipation : dès le XIIIe siècle, consuls et jurats cohabitaient avec l’évêque comte. La Renaissance y fut illustrée par les humanistes Scaliger père et fils. Agen connut alors un essor économique dont témoignent les hôtels anciens.

 

DES HÔTELS MUSÉES À SAINT-CAPRAIS

Le musée municipal est réparti entre quatre hôtels des XVIe et XVIIe siècles communiquant entre eux (préhistoire, objets antiques, sarcophages du vie, pierres sculptées médiévales, éclectique collection de peintures et des faïences). Avant la cathédrale Saint-Caprais, une première basilique fut bâtie au vie siècle autour des reliques puis rasée par les Normands. Une deuxième collégiale du XIIe fut ravagée par les Huguenots en 1591 et son cloître à la Révolution. Il en reste abside, absidioles et modillons romans ; le portail et l’intérieur sont gothiques. D’autres découvertes sont à faire dans la ville : maisons médiévales, hôtels classiques, esplanade gagnée comme un polder sur la Garonne, et la statue du poète gascon Jasmin (1798 – 1864), précurseur du Félibrige, fils d’un pauvre tailleur, lui-même coiffeur.