Montvalent - Rocamadour

Voici la dernière étape. Rocamadour est devant vous, et Compostelle à 1262 km! Vous entrez dans le PNR des Causses du Quercy: superbes chemins, murs en pierres sèches, chênes, moutons Caussenards vont vous accompagner pour ce dernier périple. Que vous continuiez vers Compostelle ou que vous arrêtiez là votre Chemin, prenez une journée pour découvrir la richesse de ce lieu que tant de Pèlerins ont découvert avant vous. A tout ceux qui continuent: Bonne Route, ULTREÏA !!!

Montvalent:
Le chef-lieu de la Vicomté de Brassac aujourd'hui disparu, se trouvait non-loin du gouffre St-Georges. Là, l'église St-Christophe-de-Brassac, était probablement très fréquentée par les pèlerins se rendant à Rocamadour et arrivant par l'ancien port du village. Les Vicomtes de Turenne ayant racheté Brassac, ils édifient un castrum sur le promontoire dominant la Dordogne. En 1530 l'église paroissiale Saint-Namphaise est dite annexe de St-Christophe de Brassac. Après l'abandon de Brassac, le village se développe sur le promontoire. Vous allez traverser ce village en pleine rénovation. Admirez la halle, érigée en ...2007 !. Construite à l'ancienne avec des matériaux multi-centenaires, la charpente repose sur six piliers monolithes du XVIIe .

Rocamadour:
L’homme occupe ce secteur depuis au moins 35 000 ans. Des silex de cette époque là, les peintures de la grotte des merveilles, les galets gravés d’abri sous roche, dolmens, dépôts funéraires en grottes, tumulus, sont les témoins chronologiques d’une présence humaine constante. Le premier écrit concernant Rocamadour parle des Alix, sur le chemin 1,5 km avant la fin de l’étape: le cartulaire d’Aubazine mentionne le testament du vicomte de Turenne, Adhémar des Echelles, faisant donation des Alix en 930. Il faudra attendre 1105 (avec une bulle du Pape Pascal II) pour véritablement trouver la mention de l’église Sainte-Marie-de-RocAmadour. Le lieu fait déjà l’objet d’un pèlerinage. L'Évêque de Cahors veut récupérer l’église de Rocamadour délaissée par les moines de Marcilhac au profit des moines de Tulle. Un procès s’engage: les moines de Tulle resteront à RocAmadour jusqu’au XIXème siècle. En 1166, un corps intact, que l’on dit être celui de St Amadour, est découvert près de la chapelle dédiée à la Vierge noire. Le livre des miracles est écrit pendant ces années-là. Les pèlerins affluent: ils sont Quercynois, Limousins, Rouergats ou de plus loin. Le 2 mai 1244, Louis IX (Saint Louis) est là, accompagné de sa mère Blanche de Castille et de ses frères. D’autres viendront: Saints en devenir, Archevêques, Prélats, Nonces, Princes, Contes…Louis XI vient aussi deux fois. Pendant la guerre de cent ans, les pèlerins sont moins nombreux. Mais celui qui arbore la sportelle (insigne des pèlerins de N.D. de Rocamadour) est respecté et peut traverser les lignes anglaises... Il faut attendre le XIXème siècle pour que le renouveau du pèlerinage se mette en place. Deux prêtres font sortir Rocamadour d’une certaine routine, le père Bonhomme et l’Abbé Caillau qui appartient à une communauté religieuse de la région Parisienne. Malade, il vient à Rocamadour prier la vierge pour sa santé. Il guérit, achète le fort de Rocamadour où il installe quelques membres de sa communauté. La détermination de ces deux prêtres décidera les évêques successifs à faire les restaurations nécessaires après trois siècles sans entretien. L’Abbé Cheval prend en charge les restaurations et donne à Rocamadour l’aspect qu’il a aujourd’hui. Sans en changer l’aspect général, il apporte tout de même des touches architecturales influencées par Violet le Duc.

La Vierge Noire:
Sculptée au XIIème siècle dans une belle pièce de bois, nous ne savons rien de son auteur même si certains voudraient faire croire qu’elle est l’œuvre de St Amadour. L’artiste a réussi à exprimer avec cette sculpture toute la symbolique des vierges en majesté. L’enfant Jésus est assis sur son genou gauche, elle ne le tient pas, ses mains le présentent, l’offrant à l’humanité. Jésus tient dans sa main gauche un livre. Le collier est fait de plaques d’argent ajourées. La coiffe médiévale et l’évidement pratiqué dans la partie représentant le trône pour en faire une vierge reliquaire déterminent l’époque d’origine de cette sculpture.
En France, les vierges noires sont particulièrement présentes en Auvergne, l’exemple le plus connu est la vierge du Puy. Divers mythes alimentent les interrogations quant à leur origine et leur couleur. La fumée des cierges? Les plaques de métal noircissant les bois? Des vierges découvertes enfouies sous terre? Un culte égyptien qui serait arrivé jusqu’à nous? La noirceur naturelle d’un bois tel que le noyer? ou une tradition trouvant son origine près de déesses mères liées au culte des sources? Y a-t-il une seule réponse? Ou peut-on croire à une conjugaison de solutions complémentaires. Chacun trouvera la réponse qui lui conviendra, mais une part de mystère subsistera.

Saint Amadour:
Le corps intact découvert en 1166 près de la chapelle Notre Dame est identifié comme étant celui du Saint dont on dit qu’il avait été enterré à Rocamadour. Vénéré pendant près de 400 ans, il est brulé pendant les guerres de religions, en 1562. La légende dit qu’il venait de Palestine et qu’il aurait côtoyé le Christ, mais d‘autres histoires lui donnent une autre origine.